Caméra Embarquée
Cà y est, m’y voila !!!! 70 coureurs devant, et moi, derrière sur la ligne de départ du cyclo-cross de MEONS.
Comment ais-je pu me retrouver là ?
Rapide retour en arrière : lors de la traditionnelle soirée de l’ECSEL et après quelques effluves d’alcool, autour d’une table où se trouvaient certains de nos sociétaires « vétérans » du vélo, un pari fut lancé : « si tu fais MEONS, moi aussi » et de paroles en paroles, Jérôme RIGAUDON, le valeureux coach des cadets, arracha un bout de nappe en papier pour y formaliser la liste des engagés d’un soir. Malgré pas mal de forfaits, certains se retrouvent à mes côtés en fond de ligne, ce 21 décembre 2003.
Il ne fait pas très chaud, le public est tout de même présent et nous sommes positionnés au bout de la ligne droite de ce merveilleux site de MEONS, sous l’autorité des commissaires de courses, dans l’attente de pouvoir enfin s’élancer sur ce magnifique tracé qui bien que roulant,est malgré tout très exigeant. En ce qui me concerne, un seul objectif : essayer de terminer cette course, donc de pédaler pendant 50 minutes.
3.2.1 C’est parti, vite, très vite, les coudes se touchent, les guidons aussi et me voila déjà au bout de cette longue ligne droite comme aspiré par le peloton, mais déjà le souffle court et les pulsations cardiaques probablement très élevées, pour arriver, après quelques virages, au premier passage technique, surtout pour un premier tour, car très étroit. Les derniers a y parvenir, dont je fais partie, se retrouvent piégés car il faut presque s’arrêter pour que tout le monde puisse passer ,et 200 mètres plus loin, les premières planches. Les plus costauds ayant déjà pris un petit peu d’avance, la descente du vélo a pu se faire dans de bonnes conditions (pas trop bousculé), et c’est alors que j’invente le premier geste technique de la journée : « la montée NON sportive », cela consiste a remonter sur la selle, de surcroît a l’arrêt, de prendre le temps de mettre ses pieds dans les cale-pieds et enfin de continuer sa course, pour des coureurs qui maîtrisent le geste, cela peut se faire autour des dix secondes.
Toujours pas décroché, je suis le long défilé chamarré des coureurs jusqu'à la difficulté suivante où manifestement la bataille a dû faire rage au premier tour puisqu’il ne reste que des vestiges de rubalise sur le bord du parcours, pour enfin arriver à la partie la plus délicate, à mon avis, car très technique et par conséquent très éprouvante, du circuit « la piste de bicross ». Une descente dangereuse, suivie d’un bout de plat très sableux et deux petits « raidars » où j’ai dû descendre de vélo à chaque tour car difficile pour moi de faire autrement. C’est à cet endroit que j’ai percé dans le troisième tour, croyant ma course finie, mais la solidarité des cyclistes entre eux et plus particulièrement d’un coureur de l’ECSEL (Jean-Christophe Mourier), qui m’a prêté sa roue a fait que j’ai pu continuer mon périple.
D’ailleurs, à ce moment là, je ne savais pas si cette roue était réellement la bienvenue compte tenu de mon état de fatigue et l’excellent prétexte qui m’était offert de « bâcher », la suite me prouva que oui. Sorti de ce passage, enfin une grande partie de descente et de plat qui permet de pouvoir récupérer en attendant d’arriver dans un devers terriblement difficile dans lequel je prenais toutefois le temps de discuter un peu avec le public et où certains photographes maison étaient à l’affût d’une chute prise sur le vif pour agrémenter le site déjà bien fourni de « cascades » en tout genre, mais en vain. S’en suivent quelques gymkhana, pour arriver au dernier devers que j’avais répété tout au long des entraînements avec les cadets et qui ne m’a pas posé de problèmes. Enfin, me voici en vue de la ligne d’arrivée que j’allais donc franchir 5 fois, car le vainqueur final de l’épreuve m’a doublé 2 fois.
Toutefois, je suis très satisfait d’avoir participé a cette épreuve et fier de l’avoir terminé car je ne savais pas si j’allais en être capable et je remercie l’ensemble des dirigeants de l’ECSEL pour m’avoir permis de prendre le départ. Mais surtout un grand merci à Jérôme RIGAUDON grâce à qui j’ai pu m’entraîner en cyclo-cross pour la première fois de ma vie, il a fait preuve de beaucoup de patience.
MORALITE : il est important d’avoir des objectifs, aussi modestes soient-ils, et de faire preuve d’abnégation pour pouvoir les atteindre.
BONNE ROUTE A TOUS
Thierry PEYRACHE