Le Dirigeant de l’été : Philippe FAURAND
Quel est votre parcours au club et pourquoi avoir choisi ce club ?
« Je
suis arrivé au club en 1993, mon grand fils Charles voulait faire du vélo en
compétition. On venait de chez les ‘cyclos’, et à cette époque le seul club de
la région qui possédait une école de cyclisme était EC St Etienne Valbenoîte,
ancienne dénomination de l’ECSEL.
Il s’est inscrit en minime 2 avec l’accord de Pierre Rivory
Entraîneur Dirigeant. Au dire des anciens, l’entraîneur toutes catégories
P.Rivory (ancien coureur professionnel) était ce qu’il y avait de mieux pour
former des jeunes. Il était surnommé le « Sorcier du Pilat » en raison de son
habileté à dénicher et à former des coureurs.
Le club à l’époque était constitué presque uniquement de très
jeunes (minimes, cadets), une trentaine seulement. Nous les parents, nous
assistions béatement aux entraînements et devant tant de dévouement beaucoup de
personnes ont souhaité aider d’une manière ou d’une autre.
Puis ce fut au tour de mes autres fils de s’inscrire au club en
94 en poussins 2 pour Anthony et en 95 en poussins 1 pour Pierre.
Etant de plus en plus présent aux entraînements ainsi que dans la
vie du club j’ai passé mon 1er
diplôme d’entraîneur en 96. Je me suis occupé ensuite de l’école de cyclisme
jusqu’en l’an 2000, où j’ai passé mon BF2. J’entraîne enfin les minimes depuis
quatre ans avec Thierry Duvernois et Gilles Jeanpierre. L’an dernier j’ai
également passé le troisième BF3 option cyclisme sur route ce qui m’a permis
d’élargir mes connaissances sportives et d’affiner mes techniques
d’entraînements pour pouvoir encadrer d’autres catégories. »
Pourquoi être si attaché au club ?
« Je
me plais bien dans ce club. D’abord parce que c’est le seul club de la région
qui peut encadrer correctement des jeunes et les mener jusqu’au haut niveau. Les
anciens (dont je fais parti) ne se prennent pas trop au sérieux et ensemble nous
privilégions la convivialité.
Chacun apporte au club ce qu’il peut : on aide selon ses
possibilités. On fait du bénévolat sans contraintes et c’est agréable. »
Comment organisez-vous vos week-ends en étant entraîneur des minimes et avec vos fils en cadet et en junior, vous n'avez plus le temps de faire des cyclos ?
« Personnellement
avec mon activité de transports express je ne suis plus très disponible.
Je parcours environ 4000 Km par semaine en voiture. Avec en plus
mes enfants qu’il faut accompagner sur les courses les week-ends, je n’ai plus
beaucoup de temps pour moi.
Et, ayant un fils en catégorie cadet et un autre en junior, ils
ne courent souvent pas aux mêmes endroits, alors avec mon épouse nous prenons
chacun notre coureur. Et allez !!
Encore un dimanche en célibataire !!.
Quant à ce qui est de mon entraînement personnel en vélo, je
préfère ne pas trop m’éterniser. Cette année je n’ai participé qu’à une
cyclosportive : les Copains et encore en randonnée non chronométrée (il valait
mieux).
Vu les contraintes de mon travail, je préfère lever le pied cette
année. C’est Thierry Duvernois qui entraînera les minimes.
Ceux qui m’ont croisé ces derniers temps, on pu constater mon
changement de look (+10 Kg). Evidemment je ne me suis pas entraîné depuis
plusieurs mois et à cet âge là, ça ne pardonne pas, le ‘gros bide’ réapparaît.
Mais je me soigne, avec un peu de vélo et de course à pied cet automne et il n’y
paraîtra plus. Je prend les paris : ventre plat à la fin de l’année (croix de
bois, croix de fer, si je mens j’vais en enfer). »
Vous êtes un ancien du club, quelles ont été les plus grandes évolutions du club ?
« Etant
présent au club depuis 11 ans, j’ai pu assister à l’évolution du club :
au
départ quelques enfants et une poignée de dirigeants motivés ont fait la
naissance du club.
Ensuite le grand tournant du club a été la création par Pierre
Rivory de la première équipe élite qui courait en DN3.
Puis l’engagement de Casino à nos cotés, suivi de la venue de
Gilles Mas comme directeur sportif, la présidence de Jean Yves Grand, tous deux
de l’encadrement de l’équipe Casino.
La Montée en DN1 en 2001.
La Présidence de Jean Pierre Arbey homme ambitieux et de
caractère qui a beaucoup contribué à asseoir le club au plus au niveau.
La Présidence de Vincent Nicosia, disponible et travailleur qui
sait fédérer les gens autour de lui. C’est un président convivial et surtout
accessible par tous, ce qui n’a pas toujours été le cas durant d’autres
présidences.
Comme ils disent à la télé c’est « le président de tous les
Français ». »
Comment le club peut-il encore évoluer ?
« Je
perçois le club comme une entreprise. Moi-même dirigeant d’une petite entreprise
de transports où je travaille avec mon épouse, il faut sans arrêt remettre en
question les méthodes de travail, les outils de productions, l’efficacité des
collaborateurs, les financements ; en un mot aller de l’avant.
Si l’on se repose sur ses lauriers, on est condamné à plus ou
moins long terme.
A tous les niveaux, que ce soit pour une personne, pour une
entreprise ou une association, il faut évoluer sans cesse.
Ce qui est bon pour le club une année ne l’est pas forcément
l’année suivante.
Le club a l’avantage de posséder à la fois une équipe élite et
une école de vélo.
Ces
deux extrêmes sont les vitrines du club. L’équipe élite doit briller par la
qualité des résultats obtenus et l’école de vélo avec les jeunes (minimes,
cadets, juniors) doit briller, elle, par la quantité c'est-à-dire le nombre de
licenciés.
Ne relâchons pas nos efforts, travaillons sur ces deux axes
principaux et les financements suivront.
Il faut arrêter de faire un complexe d’infériorité parce que l’on
fait du vélo.
Les sponsors qui disent quitter le vélo suite aux affaires de
dopage ne sont pas crédibles.
Je ne comprend pas pourquoi des enseignes de la grande
distribution, Champion mis à part, ne sont pas présents dans le vélo. Certaines
préfèrent même mettre beaucoup plus d’argent dans les F1 des mers sur des
courses en solitaire qui ne concernent pas grand monde.
En tout cas, moi, dans mon entreprise, je n’embaucherais pas
leurs conseillers en communication.
Le cyclisme est toujours porteur de valeurs essentielles, même
auprès du grand public.
Il n’y a qu’à voir la ferveur populaire que suscitent les étapes
du tour de France.
Le vélo est un beau sport, faisons le vivre. »